Le couple et son entourage

126263573 1072400323198091 1356910703441350173 n1. L’entourage, ce sont les amis qui veulent avoir leur mot à dire dans notre relation, et vers qui nous nous tournons souvent pour des conseils. Nous avons insisté sur l’intimité du couple ; il faut une certaine réserve quant à exposer la vie de son couple, c’est-à-dire aussi celle de son conjoint, que ce soit dans sa familles chez ses amis et collègues. Tout ne doit pas se retrouver « dehors » ! Les couples devraient, dès leurs fiançailles, s’exercer à résoudre eux-mêmes leurs incompréhensions ; c’est cela en réalité le sens de leur préparation au mariage. La maturité d’un couple se voit dans la capacité des époux à trouver eux-mêmes des solutions à leurs problèmes en recherchant des compromis. Cependant, si le blocage perdure, ou bien dans des situations graves comme la violence, l’on peut consulter une personne idoine, par exemple les témoins du mariage (il faudrait par conséquent choisir des personnes avisées qui peuvent vous accompagner de manière constructive). N’allons pas nécessairement vers des personnes qui vont nous conforter dans nos points de vue, mais celles qui peuvent être honnêtes, véridiques envers nous.

2.1 L’entourage, ce sont aussi souvent les relations sentimentales que l’on continue de fréquenter alors que l’on s’engage pour le mariage avec quelqu’un d’autre (on met dans ce registre des relations qui pour nous sont amicales, mais où l’ami (e) déclare éprouver un sentiment amoureux pour vous). Il n’y a pas d’autre attitude raisonnable que celle de mettre fin à de telles ambiguïtés. Le mariage est un choix, et donc une série de ruptures avec un état antérieur afin d’honorer le devoir de fidélité auquel l’on s’engage.

2.2 Les choses se compliquent lorsqu’un enfant est issu de ces relations précédentes. Que faire dans ce cas ? L’enfant ne devrait pas être otage de nos égos, car parfois on veut l’utiliser pour maintenir le lien avec « son ex », ou alors on veut se satisfaire émotionnellement de la présence de l’enfant (ce qui n’est pas forcément l’intérêt de ce dernier). Seul l’intérêt de cet enfant doit primer. Or un enfant a besoin d’un environnement éducatif stable. Il ne devrait pas être tiraillé entre plusieurs figures paternelles et maternelles, car pour cet enfant il y aurait un risque évident de conflit de valeurs éducatives qui peut perturber son développement. Il s’impose donc la nécessité de le fixer dans un foyer précis, quitte à le couper de son autre parent biologique pendant la période que les psychologues considèrent comme délicate au plan éducatif et affectif (3-11 ans). Il revient ensuite au conjoint qui l’accueille sans être son géniteur de l’intégrer et de construire avec lui un véritable lien affectif. Il devrait prolonger son amour pour son conjoint vers l’enfant que ce dernier a eu avant le mariage.

3. L’entourage, ce sont les belles-familles dont le poids sur le mariage à venir commence à se faire sentir avec la dot ou les décisions concernant l’organisation du mariage. Pourquoi cette tension entre époux ou épouses et leurs belles-familles? Il y a plusieurs raisons.

3.1. Le lien fusionnel que le conjoint garde avec ses parents, par exemple le lien mère-fils, au point de rester sous influence, de ne pas être capable de s'affirmer, de prendre des décisions propres sans guetter l'assentiment de maman ou de papa ou de la sœur (ce qui est aussi une expression de l’immaturité). Cela engendre une sorte de concurrence et de compétition affectives qui ne disent pas leur nom, mais rejaillissent très concrètement dans la vie du foyer : conflits avec la belle-mère et belles-sœurs sur les choix domestiques, celles-ci pensant mieux s'occuper de leur fils ou de leur frère que son épouse.

3.2. Les questions matérielles : la prise en charge financière et matérielle des familles respectives crée des conflits entre les conjoints. Ces conflits sont d'autant plus exacerbés dans le contexte africain que l'on attend souvent des enfants une sorte de retour sur l'investissement de leur éducation. Il doit en retour s'occuper de sa famille, de ses frères et sœurs. Cela peut entrer en conflit avec les projets du couple ou les besoins et les attentes de l'époux ou de l'épouse. Dans notre société, les conflits avec les belles-familles sont très souvent liés aux biens matériels, à l'argent.
3.3 Les attentes irréalistes d'un point de vue psycho-affectif. Pour mieux l'illustrer voici un cas de figure. Si j'ai une complicité affective avec une de mes sœurs, frères ou tantes, j'attends tout de suite la même complicité de mon conjoint avec eux. Pourtant, sur le plan relationnel, ce n'est pas évident, car la complicité humaine ne se force pas. Il est même parfaitement possible que notre conjoint s'entende mieux avec d'autres personnes de la famille pour des raisons de feeling qu’on n’explique pas toujours. C'est comme des camarades de classe ou des collègues d'un même service : il y a des affinités qui vont se créer avec les uns plus qu'avec les autres.

3.4. Exposer le conjoint dans sa famille. Dès les fiançailles, certains conjoints créent les conditions de mépris de leur époux dans leur famille en médisant de lui. On ne peut pas dénigrer son conjoint dans sa famille et attendre qu'il ou qu'elle y soit respecté (e). Beaucoup d'hommes par exemple se livrent à jeu sans avoir conscience des conséquences durables de cette erreur.
Que faire? Comment anticiper dès les fiançailles?

3.5. fixer les limites. Il revient à chacun des conjoints de poser des limites à sa propre famille sur son foyer. Si nos familles gèrent nos foyers posons-nous la question de notre maturité. Sommes-nous adultes? Les décisions du foyer, même si elles n'écartent pas totalement les conseils de l'entourage familial, doivent rester souveraines et se prendre sur la base d'un dialogue entre les époux, à deux : la vie domestique, les enfants, etc.

3.6. Laisser les relations se construire d'elles-mêmes, en évitant le moins possible de forcer. Beaucoup de couples âgés peuvent vous dire que les équilibres finissent par se trouver d'eux-mêmes avec le temps. Ce que nous pouvons demander à notre conjoint (et à notre famille) au départ, *c'est le respect mutuel*. Les manifestations affectives vraiment sincères peuvent venir progressivement. N'attendons pas toute suite, au bout de 2 ou 3 ans de mariage que notre conjoint exprime à notre famille le même élan affectif et de tendresse que nous-mêmes. Mais en même temps, le conjoint doit se garder de réclamer d'emblée le même amour que celui qu'il reçoit de ses parents. Les femmes en particulier ont tendance à réclamer des marques affectives fortes de la belle-famille. Ce sont des choses qui peuvent demander du temps. Nous devons tenir un discours réaliste sur le mariage !

3.7 Dès les fiançailles, mettre sur la table (dialogue) le sujet des familles pour se fixer des règles, surtout en ce qui concerne les apports matériels et financiers. En dehors de l'aide aux parents âgés qui est un devoir pour un enfant, en particulier pour leur santé, les futurs époux devraient s'entendre sur : qui prendrons-nous en charge et sur quoi ? Par exemple, on ne peut pas mettre sur le même plan, une aide pour les études de son petit frère et le paiement du loyer de son aîné qui est adulte. De même, le droit naturel exige des époux un devoir prioritaire envers leurs enfants.

Synthèse de la Récollection du 19 novembre 2020

Maturité, Entourage, Belles-familles