L'estime de soi

341765400 975738153419077 4458856944005272050 nOn rapporte que le père de Michaël Jackson l'appelait « Big nose » pour se moquer ostensiblement du nez de son fils. Peut-être que, ce faisant, il n’avait pas conscience qu’il lui infligeait une blessure profonde qui marquerait sa vie. Car le génie artistique de Michaël s’entremêlera avec son combat contre ce corps qu’il refoulait, ce nez moqué par son père et sur lequel il s'acharnera à coup de chirurgie esthétique.

Cette histoire, comme des milliers d'autres à travers les familles dans le monde, montre que les paroles adressées à un enfant laissent des traces durables : elles construisent sa personnalité d’une manière positive ou bien elles l’abîment. Lorsqu’ils sont dévalorisants, les mots détruisent l'estime de soi. Il s'ensuit un manque de confiance en soi qui inhibe tout le potentiel de l'individu ; la volonté de résoudre un complexe physique, intellectuel et social peut conduire à des graves excès tant contre celui qui le porte que les autres. Certains auront une rage intérieure qui va structurer leur vie adulte, et se traduire par des difficultés relationnelles, la violence, voire des expressions pathologiques plus graves comme la perversion narcissique.

Il nous faut par conséquent être attentifs au langage employé avec les enfants pour se garder des injures qui les déprécient au plan physique ou intellectuel, des comparaisons à d’autres, de la violence physique, etc. Il ne s'agit certes pas, à l'inverse, de les surestimer par des paroles flatteuses qui ne reflètent pas la réalité. Le résultat n’est pas différent de celui de la dévalorisation si l’on formule à l’égard de l’enfant des exigences excessives qui ne correspondent pas véritablement à son potentiel (par rapport à ce qui lui est demandé), ou à ses propres attentes. Il faut aussi lui faire prendre conscience de ses limites, mais dans une pédagogie qui exclut injures et rabaissement.

Construire l’estime de soi, c’est conduire l’enfant à s’accepter et s’assumer dans son corps et son esprit, à avoir confiance en lui-même sans méconnaître ses limites, ou sans en faire des sources de complexe. La foi est aussi d’un grand secours dans ce cheminement, car elle permet de voir dans l’amour de Dieu, par-delà les offenses subies sur notre condition physique ou intellectuelle, une source de confiance en soi et de paix intérieure. Dieu nous aime tel que nous sommes. Contrairement aux hommes, Il n’attend en retour que notre amour, et non que nous lui prouvions notre belle apparence physique ou nos performances intellectuelles et sociales.

éducation, Maturation, Violence, Maturité