Violences conjugales : le temps d’agir
Il y a dans notre société une montée inquiétante des violences conjugales faites aux femmes, comme l’illustre la récurrence ces derniers temps des faits de meurtres macabres. L’on devrait ajouter à ceux-ci les cas multiples de mutilations et d’atteintes psychologiques graves qui sont, eux, moins médiatisés. Au-delà de l’indignation plutôt timide que l’on observe dans les réseaux sociaux, une réaction plus structurée mêlant pouvoirs publics, associations et médias est urgente.
Il est nécessaire en premier lieu de sortir de la complicité, passive et silencieuse, que l’on observe dans l’entourage des victimes dès les premiers coups. La recherche d’une conciliation à tout prix conduit souvent les familles et les autorités sociales et judiciaires à sous-estimer les facteurs qui montrent objectivement qu’un drame se prépare dans un couple : la répétition des violences et la nature de celles-ci permettent en général de voir que le comportement violent du conjoint va au-delà d’une difficulté de maîtrise émotionnelle, et que son intention semble vraiment de faire du mal. Il convient à ce sujet d’alerter sur les violences de plus en plus pathologiques liées à la construction défaillante des individus dans leur environnement psycho-éducatif (immaturité, narcissisme, etc.).
La réponse juridique n’est évidemment pas suffisante, ce qui n’empêche pas qu’elle soit renforcée et surtout mise en œuvre. Certes, là encore le droit bute sur le silence des victimes et celui de leurs proches. Cette donnée implique de renforcer le travail d’accompagnement psychologique des victimes qui se retrouvent souvent sous une emprise psychologique les conduisant à la résignation, au prix de leur intégrité psychique et physique.
C’est à niveau que le rôle des associations est déterminant. Elles devraient être en première ligne dans la sensibilisation et dans la prise en charge des cas de violences conjugales. Malheureusement, l’on peut regretter que depuis quelques années, les associations de familles et de promotion de la femme se soient muées en organisations de défense de ce qui est appelé « minorités sexuelles » (homosexuels, transgenres, etc.). Elles ont ainsi relégué les femmes au dernier plan, préférant s’investir pour donner une visibilité médiatique à ces « minorités ». Vivement que ces associations remettent au cœur de leur action les droits des femmes, et principalement ce sujet de la violence.
Enfin, un travail d’éducation de nos garçons dès leur plus bas âge est indispensable, afin de bloquer la transmission de certaines logiques patriarcales de nos cultures qui les préparent au mépris des femmes, et insidieusement à la violence à leur égard. L’Ecole des fiancés que nous avons fondée a fait de cette question un axe de sa préparation au mariage.
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