L'une des tares sérieuses des relations de couple en Afrique spécifiquement est le peu d’expression de l’affectivité entre les époux, le manque de tendresse, qui s'accentuent au fil des années. L'amour cesse de se dire dès qu'on se marie.

 

D’un côté, on enseigne aux femmes une certaine réserve, même avec le mari, en reliant celle-ci à sa dignité : c’est à l’homme d’aller vers elle dans le langage et dans l’intimité corporelle. De l’autre côté, les hommes sont dès leur jeune âge nourris à l’idée que montrer de la tendresse à une femme n’est pas un signe de virilité ; c’est être faible. Les hommes finissent par penser que pour se faire « respecter » par sa femme, il faut en quelque sorte « être dur » envers elle.

 

Toujours dans notre contexte africain, les hommes pensent que réaliser leurs charges matérielles suffit à prouver son amour à une femme, et les femmes se limitent bien souvent à s'investir dans le cadre de vie familial (la maison) et dans le domaine culinaire. Tout ceci est évidement important, mais pas suffisant. Dans l'accompagnement, les époux confient à quel point ils vivent douloureusement le manque de reconnaissance de leurs femmes pour leurs efforts. Alors que celles-ci leur reprochent leur manque d'attention, et de prime abord, leur absence.

 

Il nous faut par conséquent évoluer dans ces visions. L’amour se dit dans les mots et dans les actes affectifs, comme l’amour de Jésus a été dit et montré jusqu’à la croix. L’affectivité, ce sont les mots et les gestes par lesquels nous exprimons nos sentiments et qui nous maintiennent émotionnellement en union avec lui ou elle, en communion. C’est sans doute le moteur de l’amour, ce qui nous fait être heureux à côté de la personne aimée. Sans l’affectivité, l’amour, le mariage se grippent chez l’un des conjoints comme chez l’autre.

 

Il faut toutefois savoir qu’il y a les langages de l’amour, c’est-à-dire des attentes spécifiques que l’on souhaiterait voir réaliser par celui ou celle qui nous proclame son amour (chaque année, nous consacrons une Récollection sur ce thème). Comme l’indique Gary Chapman, ça peut être des paroles valorisantes, les cadeaux, la présence ou le contact physique (c’est-à-dire des actes de tendresse), etc.

Au fait, à quand remonte la dernière fois que nous avons dit à notre conjoint : "Je t'aime" ?