EST-CE LA BONNE PERSONNE ?

la bonne Personne
Première Session de la Récollection des fiancés pour l'année 2022, sur le thème "Est-ce la Bonne personne? Suis-je prêt ?". Merci à tous les participants pour les échanges riches. Notre aumônier le père Augustin, qui a célébré la Messe, quitte bientôt le Cameroun pour l'Espagne. Nous lui dirons au-revoir en fin février.
A notre époque contemporaine, la quête de l'amour romantique a été dévoyée par une logique plutôt sournoise : nous transposons inconsciemment à notre recherche de l'homme ou de la femme « idéal (e) » , nos critères d’acquisition des biens matériels. En effet, nous cherchons en quelque sorte un « bon téléphone », avec des « bonnes capacités » ; nous voulons des qualités, réduites cependant à des éléments d’attrait extérieurs.
L'être humain est pourtant plus complexe que cela. Il est toujours un mélange de qualités et de défauts. Il a une stature extérieure (physique, matérielle), mais aussi une intériorité : il faut aussi s'efforcer d'évaluer celle-ci pour fonder un choix pertinent.
La bonne personne n'est pas alors celle qui est sans défauts, ou celle qui ne nous attire que pour ses atouts physiques, matériels, intellectuels, mais celle avec qui on a en commun la ferme volonté de construire une vie de famille (volonté capable de dépasser le sentiment), de mener un projet de vie capable de concilier attentes personnelles et intérêt de la famille, dont les enfants. Cela peut certes nécessiter un corpus minimal de valeurs que l'on peut rechercher chez l'autre, comme le sens des responsabilités, le respect et la foi. L’important dans le choix d'une personne, c'est d’évaluer si l’on partage avec elle un espace de compatibilité minimale se référant davantage à ces valeurs qu'uniquement (comme c’est de plus en plus le cas) à des critères beaucoup plus subjectifs et donc, par définition variables selon nos émotions.
Notez que nous avons utilisé plus haut le mot « volonté » en parlant de projet de vie. Ce n’est pas fortuit. L’amour conjugal, pour devenir mature en dépassant le sentiment amoureux qui a porté la relation au départ, suppose la volonté : la volonté de tolérance, de pardon, de respect, d’altruisme ; c’est elle qui fait durer le mariage. Cette « culture de la volonté » doit prendre corps dès les fiançailles. Je disais dans mon livre « Comment parvenir à un mariage heureux » qu’à l’expérience de « tomber amoureux », devait suivre celle de « se tenir debout dans l’amour ».
Une autre chose : il n’est certes pas mauvais de dresser le portrait de la femme ou de l'homme idéal que l'on recherche. Mais si l'on veut fonder le mariage sur des bases encore plus solides, il faut aussi se demander : suis-je moi-même idéal pour l'autre et plus tard pour mes enfants ? Qu'est-ce que je dois changer dans mon comportement ou mon caractère, pour « accueillir » cette personne qui entre dans ma vie, c’est-à-dire pour me donner à elle sans réserve, en m’efforçant de me libérer de mes défauts qui feraient obstacle à ce don de moi-même
Le discernement sur une personne pour qui on a des « vues pour le mariage » ne sera fructueux que s’il part d’abord d’un regard le plus objectif possible sur soi-même, ses propres qualités et défauts. C'est aussi ce qui fera de l’amour conjugal une expérience unique d’humilité et de tolérance. Rappelons que ce discernement ne devrait pas seulement conduire à nous demander « suis-je en train de prendre la bonne personne », mais aussi « suis-je moi-même disposé à me soumettre à un effort de correction personnelle pour l’accueillir, pour entrer en relation avec elle » ? « Suis-je moi-même une bonne personne ? »
 
( Samedi 23 Janvier 2022)

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