« Témoin » de mariage, « parrain ou marraine » de Baptême : quelles différences ?

Il existe une nuance importante entre le « témoin » du mariage religieux et le « parrain » ou « marraine » du Baptême.
Sur le plan canonique on parle de « témoin du mariage » (il doit y avoir obligatoirement deux témoins) et non de « parrains » ou « marraines » de mariage. Le « témoin » du mariage a une fonction principalement juridique (canon 1108). Comme dans un mariage civil, les témoins attestent par leur présence que le consentement des époux (ministres du sacrement du mariage) a bien été échangé et que les époux l’ont échangé librement. Cette présence des témoins est obligatoire pour la validé du mariage religieux ; la présence seule du prêtre ne suffit pas.
D’un point de vue canonique à nouveau, et contrairement au baptême que nous verrons après, toute personne ayant l’âge de raison peut être témoin du mariage ; il n’est pas obligatoire qu’elle soit catholique ou même baptisée.
Cependant, sur le plan pastoral, il est recommandé de valoriser la figure du témoin du mariage au-delà de la fonction juridique à laquelle l’assigne le droit canonique. Dans cette perspective, les témoins peuvent être vus comme des personnes capables d’accompagner le jeune couple par leurs conseils et leur encadrement. C’est dans ce souci pédagogique que les curés demandent en général comme témoins, des couples jugés idoines au moins sur le plan des sacrements. Mais à nouveau cette exigence n’est pas d’ordre juridique et n’empêcherait pas le mariage si elle n’était pas réalisée. Cette exigence pastorale d’avoir des couples capables d’offrir un témoignage de vie spirituelle et familiale épanouie est indispensable, surtout dans le contexte actuel. D’où le soin à apporter à nos choix des témoins, en cherchant les personnes les mieux disposées par leur qualité de vie morale et spirituelle à nous accompagner dans notre vie conjugale.
Par contre, pour le baptême l’on parle de parrain (homme) ou marraine (femme). La figure du parrain du Baptême a un enracinement spirituel. Le parrain ou la marraine présente l’enfant au baptême de concert avec ses parents. S'il n'a pas l'âge de raison, il est baptisé au nom de leur foi. Avec les parents, il partage ainsi devant Dieu la responsabilité d’aider l’enfant à se comporter fidèlement en accord avec la vocation chrétienne.
Il se crée entre l’enfant et son parrain, et entre la famille de l’enfant et son parrain, une « alliance spirituelle ». Ce lien spirituel est tellement fort qu’avant le Concile de Trente, on ne pouvait pas épouser les enfants de son parrain. De plus, l’église reconnaît au parrain le droit de s’impliquer dans l’éducation religieuse de l’enfant, et même de pourvoir à celle-ci au cas où ses parents manqueraient à cette obligation.
On comprendra donc que le choix du parrain est strictement encadré au niveau canonique : le parrain ou la marraine doit avoir une vie cohérente avec sa foi : il ou elle doit être baptisé (e), communié (e) et confirmé (e) (l’âge minimale requis est de 16 ans) ; pour celui qui est marié, il doit l’être religieusement, et n’être frappé par aucune peine canonique (canon 874). Le parrain doit accompagner l’enfant tout au long de sa vie. Tenons donc compte des paramètres de choix comme l’âge, la vie morale et spirituelle du parrain

Mariage, Droit matrimonial, Foi