Qu’est-ce qui n’a pas marché ?

188663395 1186690141769108 2808161668094953551 nLes divorces sont nombreux et, fait nouveau, de plus en plus précoces. Après 1,2 ou 3 ans de mariage, des époux se retrouvent devant un juge pour « déchirer l’acte ». Qu’est-ce qui n’a pas marché ? La réponse que beaucoup donnent est qu’ils se sont trompés. Dans la majorité des cas pourtant, le problème vient en réalité de la mauvaise conception que l’on se fait de l’amour à notre époque contemporaine. On « s’est trompé ? » : oui, mais sur la conception de l’amour.

Beaucoup pensent en effet que s’aimer, c’est vivre quasiment sans désaccords et sans incompréhensions, dans le même état fusionnel du début ; qu’un mariage fondé sur l’amour n’a pas ses ombres, ses conflits, ses histoires. Et que s’il survenait des désaccords et des conflits, cela signifierait que l’on s’est trompé. Il n' y a plus amour ou bien il n' y a jamais eu amour.
Ceci est totalement erroné. Une relation conjugale, comme toute autre relation humaine, va avec les incompréhensions, les conflits. Avec nos parents, nos frères et sœurs, nos amis, l’harmonie n’est pas parfaite tous les jours. Pourtant, nous ne les renions pas ; nous apprenons à les connaître dans leurs tempéraments et leurs attentes afin de composer avec eux pour maintenir les liens. Pourquoi nous refusons-nous alors d’envisager le mariage comme cette expérience de fraternité qui ne va jamais sans histoires ?

Parce qu’ils mettent ensemble des personnes différentes (en tant que homme et femme nous sommes différents dans notre psychisme), tous les couples sont appelés à passer par des ajustements successifs pour parvenir à la stabilité. L’échec précoce du mariage vient du refus de ces ajustements qui présupposent des états de conflits par lesquels on se découvre. Ajustements dans la perception de l’autre : de l’idéalisation des fiançailles, il faut accepter de passer à un regard plus humain, celui qui conçoit son conjoint comme une personne ayant des qualités, mais aussi des défauts à tolérer. Ajustements dans nos attentes : l’espoir qu’une personne puisse nous combler en tout se réalise surtout dans les séries télévisées ! Le bonheur d’une personne dépend en grande partie d’elle-même, de comment elle se construit, pas seulement au plan matériel et psychologique, mais spirituel également.

Pour durer, un mariage doit se construire sur la volonté de s’accueillir, de s’accepter mutuellement, d’avancer et de tenir en dépit des incompréhensions, comme, redisons-le, on le fait déjà dans tant d’autres relations. L’harmonie d’une relation est une conquête permanente qui nécessite la tolérance et le pardon. Sans ces deux piliers un couple ne peut tenir.
Il s’agit alors d’éviter les postures extrêmes, d’orgueil, de violence, pour au contraire garder une attitude d’empathie, celle du conjoint qui se met à la place de l’autre et écouter son ressenti, ses besoins, son opinion. Un amour meurt si, par orgueil et égoïsme, l’on ne s’écoute plus pour entendre nos besoins respectifs.